Efficacité des mesures de sécurité routière sur les routes secondaires de Bavière

01 juin 2017 Infrastructure
Une infrastructure routière sûre doit être en définitive assurée au niveau local et régional. Ce rapport et les rapports antérieurs de DEKRA sur la sécurité routière ont à plusieurs reprises déjà mis en évidence le rôle exceptionnel des commissions chargées des accidents. Des expériences positives ayant entraîné des succès tangibles ont été par exemple rapportées par le ministère bavarois de l'Intérieur, dans un rapport de l'année 2011 sur l'efficacité des mesures de sécurité visant à mettre un terme aux concentrations d'accidents sur les routes secondaires.
Depuis leur création en 2000, les 107 commissions bavaroises chargées des accidents adoptent l'approche consistant à identifier les concentrations d'accidents dans le trafic interurbain (autoroutes, routes nationales, routes du Land et une partie des routes de district) et à les éliminer par la mise en oeuvre de mesures d'amélioration de la sécurité. Une analyse de l'efficacité (contrôle de réussite) a ensuite lieu pour effectuer si nécessaire des améliorations supplémentaires. Toutes les informations utiles à cet effet sont consignées dans une base de données centrale. Ces informations sont les données techniques et géographiques relatives au réseau routier et les données d'accidents saisies par les postes de police compétents à l'aide de cartes électroniques pour types d'accidents.
Les commissions chargées des accidents collectent d'autres informations utiles sur les concentrations d'accidents et sur la documentation des mesures. Un manuel étendu a été établi en vue de documenter les mesures de sécurités réalisées, leur efficacité et les coûts associés. La visualisation de l'efficacité (utilité en raison de l'amélioration du déroulement des accidents) est effectuée à l’aide de trois couleurs (vert : effet optimal, jaune : effet moyen, rouge : aucun effet). La Figure illustre à titre d'exemple l'évaluation groupée, pour un total de 86 cas, des mesures de lutte contre les accidents de conduite mises en oeuvre sur de longues sections de route. La limitation de la vitesse maximale autorisée (selon le lieu à 60 km/h, 70 km/h ou 80 km/h) par un seul panneau de signalisation a été par exemple effectuée dans 10 cas.
Les coûts générés ont certes été faibles, mais l'efficacité n'a été considérée comme optimale que dans moins d'un quart des cas. Dans 25 cas, la limitation de vitesse a été contrôlée de manière intensive, ce qui a entraîné des coûts annuels moyens d'environ 10 000 euros. L'efficacité a pu être ici qualifiée d'optimale dans environ un tiers des cas. La mesure la plus efficace a été l'extension ou la reconstruction du tronçon conformément aux directives en vigueur. Dans plus de trois quarts des dix cas concernés, l'efficacité a pu être qualifiée d'optimale. Avec des coûts annuels moyens de 50 000 euros, cette mesure est cependant la plus onéreuse. Dans l'ensemble, on a constaté des améliorations dans le déroulement des accidents dans 83 % des zones à concentration d'accidents identifiées, après l'introduction de mesures de sécurité routière pouvant être analysées. Ces mesures sont apparues efficaces et rentables à 80 %.
Avant la mise en place des commissions chargées des accidents, on avait constaté en Bavière pour la période de 1991 à 2000 un recul du coût des accidents sur les routes nationales et du Land, hors agglomération, de 16 %. Cette tendance s'est nettement accentuée dès l'introduction des commissions chargées des accidents. Pour la période de 2000 à 2009, le recul enregistré a été de 37 %. Le recul annuel du coût des accidents a donc plus que doublé. Dans les zones à concentration d'accidents qui ont été identifiées et pour lesquelles des mesures ont été mises en oeuvre, le coût des accidents a reculé d'environ huit fois plus que sur le reste du réseau routier. Depuis la mise en place en 2000 des commissions chargées des accidents, les accidents graves ont fortement reculé en Bavière, surtout en dehors des agglomérations. L'utilité macroéconomique de l’ensemble des mesures appliquées est plus de douze fois supérieure à leurs coûts.