Hautement vulnérable
Qu'elle le fasse pendant ses loisirs ou pour des raisons professionnelles, une personne qui se déplace en moto est toujours confrontée à un risque d’accident élevé. Ainsi, au sein de l’Union européenne, le risque rapporté aux kilomètres parcourus de subir un accident de la circulation mortel est 18 fois plus élevé pour un conducteur de moto que pour les autres usagers de la route. Par ailleurs, le nombre de conducteurs de moto tués sur la route stagne depuis des années à un niveau relativement élevé dans de nombreux pays de l’Union européenne. En moyenne, au moins 20 % des personnes mortes sur la route sont à moto.
DEKRA a récemment démontré les conséquences graves que peut avoir une collision avec une voiture, partie adverse la plus courante, dans son centre d’essais de collision à Neumünster, à l'occasion d'une manifestation proposant également des conférences données par les chercheurs en accidentologie de DEKRA, Markus Egelhaaf, Alexander Berg et Luigi Ancona. Le test simulait une collision latérale entre un conducteur de moto roulant à près de 60 km/h et une voiture à l’arrêt. Le mannequin a percuté la partie centrale de la porte du conducteur avant d’être projeté dans les airs au-dessus de la voiture. Le mannequin a atterri à plus de huit mètres derrière le véhicule, heurtant d'abord la chaussée avec la tête, puis avec l'épaule droite.
« Dans la réalité, si le conducteur de moto survit à un tel scénario, c’est avec des blessures graves ou très graves », explique Jens König, responsable de l’analyse des causes d'accidents et de l’accidentologie chez DEKRA Automobil GmbH. Les conséquences sont encore plus dramatiques pour un conducteur de moto lorsqu’il percute la structure du véhicule avec la tête ou le haut du corps. « Ce danger est particulièrement marqué avec les véhicules hauts, tels que les SUV ou les monospaces », ajoute Jens König. En fonction de la violence avec laquelle le conducteur de moto pénètre dans la voiture, il existe également un risque important de blessures pour les occupants du véhicule. En particulier la tête et le haut du corps des passagers placés au niveau de la zone de collision sont menacés.
Dans la mesure où le conducteur de moto reconnaît à temps la nécessité d’un freinage brusque, un système de freinage antiblocage (ABS) contribue à éviter un accident ou à en réduire les risques pour toutes les personnes concernées. « L'équipement avec un système ABS, désormais obligatoire pour toutes les motos nouvellement mises en circulation, apporte de réelles chances d’éviter un grand nombre d’accidents de moto mortels ou graves », souligne à cet égard Jens König. Une telle efficacité s'explique par le fait que ces systèmes évitent un blocage des roues. En cas de freinage à fond ou de retard important de la réponse sur une surface glissante, ce blocage permet en particulier aux deux-roues de s'immobiliser de façon nettement plus sûre et d'être mieux contrôlables dans les domaines limites de la physique du roulage. Indépendamment de cela, le port de vêtements de protection et d’un casque adaptés ainsi qu’une conduite prudente restent primordiaux pour les conducteurs de moto.