Les meilleures pratiques pour un recul mondial des victimes de la route
Éditorial de Clemens Klinke 2017
Les chiffres pour l’Allemagne donnent bon espoir : alors qu’on déplorait en 2014 et en 2015 davantage de victimes de la route qu’au cours des années précédentes, le nombre de morts par accidents de la route est à nouveau retombé en 2016. Le chiffre d’environ 3 200 morts représente selon les indications de l’Office Fédéral Allemand de la Statistique un recul de 7,3 % par rapport à 2015. Le nombre de personnes tuées sur les routes atteignait parallèlement son niveau le plus bas depuis plus de 60 ans. Étant donné l’augmentation de plus de 3 % (à 2,6 millions) du nombre total d’accidents recensés par la police et la nouvelle hausse du kilométrage total des véhicules automobiles, cette évolution est tout à fait réjouissante.
Mais il y a aussi des tendances opposées. Ainsi en France, le nombre des morts sur les routes a augmenté en 2016, d’après les prévisions de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière, pour la troisième année consécutive – même si ce n’est que de 0,2 %, soit de 3 461 à 3 469. Aux États-Unis, pour citer un autre exemple, il faudra même s’attendre, d’après les estimations du National Safety Council, à franchir la barre des 40 000 morts sur les routes. Une hausse de 7,5 % avait déjà été enregistrée en 2015.
Chaque victime de la route étant une victime de trop, l’accroissement de la sécurité routière demeure un défi social majeur, a fortiori si l’on ne considère pas chaque pays séparément, mais si l’on examine la situation à l’échelle mondiale. D’après l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en effet, environ 1,25 million de personnes perdent la vie chaque année dans des accidents de la route. Ce chiffre stagne à un niveau élevé depuis des années.
La question de savoir comment inverser la tendance de manière efficace et durable pour obtenir enfin une amélioration sensible de cette situation est donc plus pressante que jamais. Le présent Rapport DEKRA sur la sécurité routière a pour but d’apporter sa contribution. Contrairement aux rapports antérieurs, nous ne nous sommes pas attachés à un type de transport ou à un groupe d’usagers précis. Nous nous sommes consacrés au principe des meilleures pratiques, qui depuis de nombreuses années est également appliqué dans le domaine de la sécurité routière.
Dans ce contexte, nous présentons, pour les trois grands thèmes que sont le facteur humain, l’infrastructure et la technique automobile, des mesures qui ont fait leurs preuves dans certaines régions du monde et qui pourraient éventuellement réussir ailleurs, si tant est que les conditions légales s’y prêtent et que le rapport entre coût et utilité soit raisonnable. Dans la mesure du possible, nous étayons les exemples de meilleures pratiques exposés par des chiffres éloquents illustrant que telle ou telle mesure a entraîné de manière avérée une baisse du nombre d’accidents, de morts ou de blessés. Par ailleurs, nous avons pu, une fois de plus, obtenir le témoignage d’experts de réputation nationale et internationale, qui relatent leur expérience et présentent des mesures et des projets en faveur d’une amélioration de la sécurité routière dans leur pays ou dans une région spécifique du monde.