L’entreprise d’études de marché et de sondage Forsa vient d’effectuer à l’automne 2020 au nom de DEKRA une enquête représentative sur le thème des systèmes d’aide au conducteur auprès de 2 000 automobilistes de toutes les classes d’âge sélectionnés au hasard. 81 % des hommes et 70 % des femmes de plus de 65 ans trouvent très bien ou bien qu’il y ait des systèmes d’aide au conducteur. Environ 80 % (hommes) et plus de 60 % (femmes) des personnes de cette classe d’âge déclarent disposer de véhicules équipés de tels systèmes.
Concernant l’utilisation des systèmes d’aide au conducteur, il y a de nettes différences en fonction de l’âge et du sexe des personnes interrogées : les femmes âgées d’au moins 65 ans ont moins de connaissances ou d’expérience avec les systèmes mentionnés dans le cadre de l’enquête que la moyenne des automobilistes. Les hommes et femmes à partir de 65 ans utilisent de loin le plus souvent l’aide au stationnement (respectivement 73 et 55 %), suivie de l’assistant d’éclairage (feux de route) (42 et 29 %), du régulateur de vitesse avec adaptation de la distance (37 et 19 %) et de l’avertisseur de franchissement de ligne (33 et 17 %). Dans l’ensemble, les chiffres sont cependant nettement inférieurs à ceux que l’on trouve chez les automobilistes de 18 à 44 ans ainsi que de 45 à 64 ans. Les plus grandes différences constatées concernent le détecteur d’angle mort et l’assistant de changement de voie. Dans la classe d’âge des 18 à 24 ans, 48 % des hommes ont déclaré avoir déjà utilisé un tel système, contre 22 % seulement chez les seniors. Chez les femmes interrogées, la différence était moins nette, mais seulement 22 % des femmes de la classe d’âge jeune avaient utilisé le système, contre 14 % des seniors.
On a également demandé aux automobilistes quels systèmes d’aide au conducteur ils voudraient absolument avoir lors de l’achat d’un nouveau véhicule si l’argent ne jouait aucun rôle. La majorité des hommes et des femmes à partir de 65 ans ont cité l’aide au stationnement (respectivement 87 et 84 %), suivie du régulateur de vitesse avec adaptation de la distance (74 et 59 %), du détecteur d’angle mort et de l’assistant de changement de voie (72 et 75 %), de l’assistant qui anticipe avec un freinage d’urgence (71 et 60 %) et de l’avertisseur de franchissement de ligne (60 et 46 %).
En fonction du modèle du véhicule, les systèmes d’aide sont manipulés différemment ou activés et désactivés d’une autre manière. Indépendamment de leur classe d’âge, 83 % des personnes interrogées pensent qu’il est nécessaire et judicieux que la manipulation des systèmes soit – comme c’est le cas pour le clignotant – la plus uniforme et standardisée possible dans toutes les voitures. 89 % des personnes interrogées d’au moins 65 ans et même 95 % de celles âgées d’au moins 75 ans sont de cet avis.
L’enquête n’avait pas pour objectif de constater le statu quo des systèmes d’aide aux conducteurs sur le marché allemand. Il s’agissait plutôt d’en apprendre plus sur les connaissances de la fonction des systèmes d’aide ainsi que sur les souhaits et les attentes liés à l’aide au conducteur. Les résultats de l’enquête montrent très clairement que beaucoup de personnes n’ont aucune connaissance des systèmes d’aide au conducteur ou ne savent pas quelles fonctions se cachent derrière leurs noms, ni de quels systèmes leurs véhicules sont effectivement équipés. Environ 30 % des personnes interrogées ont indiqué n’avoir aucun système d’aide dans leur véhicule. Ce résultat ne correspond ni à l’âge indiqué des véhicules utilisés, ni aux véhicules en circulation en Allemagne. D’un autre côté, environ 10 % des personnes interrogées ont indiqué avoir de l’expérience avec les détecteurs d’angle mort à la descente du véhicule ainsi qu’avec les assistants de vision nocturne – donc avec des systèmes dont très peu de véhicules sont actuellement équipés. Dans l’ensemble, les systèmes d’aide au conducteur sont considérés comme très utiles par toutes les classes d’âge et les personnes interrogées y sont ouvertes pour l’achat de leur prochain véhicule.
Outre l’enquête effectuée par Forsa pour DEKRA, les résultats de nombreuses autres enquêtes et études sur ce thème sont instructifs. Ainsi, dans sa publication « Experiences of Advanced Driver Assistance Systems amongst Older Drivers » en 2019, le National Center for Social Research, implanté à Londres, conclut également que les seniors sont généralement ouverts aux systèmes d’aide au conducteur, mais souhaitent qu’ils soient plus faciles à utiliser et ne détournent pas trop l’attention de la circulation. Ces systèmes sont mieux acceptés par les seniors qui ont plusieurs problèmes de santé que par ceux qui n’en ont pas du tout. Par ailleurs, les conducteurs âgés pensent qu’il faudrait favoriser des systèmes qui donnent des informations acoustiques plutôt que visuelles. Ils ont cependant peur de devenir « dépendants » d’un système d’aide.
Les résultats d’une enquête en ligne auprès de 1 328 personnes âgées de 65 à 95 ans, présentés lors de la 11e édition de l’International Conference on Automotive User Interfaces and Interactive Vehicular Applications en septembre 2019 à Utrecht, montrent également que globalement, les systèmes d’aide au conducteur sont bien acceptés. Cependant, l’acceptation des systèmes qui interviennent dans la conduite est inférieure à celle des purs systèmes d’information. Dans ce contexte, il faut noter que les personnes qui ont un faible lieu de maîtrise – on entend par lieu de maîtrise la mesure dans laquelle on pense subjectivement pouvoir contrôler soi-même son comportement dans certaines situations, ou dans laquelle ce comportement est déterminé par des influences extérieures – préfèrent des systèmes intervenant automatiquement pour ne pas être sollicitées ou distraites par d’autres informations.