Des routes intactes, la condition sine qua non
Au-delà des systèmes de technologie automobile pour la sécurité passive, active et intégrale, du respect des règles du code de la route et d’un comportement approprié et attentif sur la route, l’infrastructure apporte également une contribution importante en matière de sécurité routière. Un potentiel d’optimisation est représenté à ce propos par toute une série de mesures parmi lesquelles figurent les suivantes : la sécurisation des endroits dangereux, l’entretien des équipements routiers, un revêtement des routes en bon état, la surveillance de la vitesse dans les zones sensibles aux accidents, des solutions de construction routière destinées à la prévention d’accidents de véhicules percutant des arbres, l’installation de glissières de sécurité appropriées, etc.
Quel que soit l’environnement routier (milieu urbain, routes départementales, routes nationales ou autoroutes), les infrastructures jouent souvent un rôle important car elles constituent l’une des causes éventuelles d’accidents qui entraînent des dommages corporels et/ou matériels. Certes, la plupart des accidents sont incontestablement dus à des erreurs humaines. Toutefois, dans de nombreux cas, celles-ci sont également causées, bien entendu, par des infrastructures manquantes ou insuffisantes, ainsi que par un mauvais état des routes. Ce n’est pas sans raison que le Conseil allemand de la sécurité routière a consacré un colloque spécifique à cette question il y a quelque temps de cela. À cette occasion, toutes les parties prenantes étaient unanimes pour afirmer qu’une adaptation du réseau routier aux besoins, ainsi qu’aux comportements inappropriés, et connus, des usagers motorisés, des piétons et des cyclistes revêt une importance capitale afin d’améliorer la sécurité. D’après les propos tenus lors de cette manifestation, il sera en outre nécessaire d’orienter l’aménagement de l’espace routier davantage vers les déficits des personnes âgées dans le but de le rendre plus sûr pour tous les usagers. Selon les experts présents au colloque, la nécessité générale de procéder à de nouvelles constructions et à des réparations en vue de proposer des « routes qui pardonnent les erreurs des conducteurs » joue également un rôle particulièrement important. En effet, une erreur de conduite minime commise sur une telle route ne provoquerait pas nécessairement un accident grave ni même mortel car cette dernière et son environnement disposeraient justement de marges de sécurité et de dispositifs de sécurité adéquats. Dans le cas de nouvelles constructions et de mesures de construction d’envergure supérieure, il est en outre recommandé de viser l’objectif d’une « route auto-explicative ». Ce type de route permettrait par conséquent aux usagers de reconnaître rapidement et clairement le comportement qu’ils devraient adopter au volant de leur véhicule.
Identification systématique des déficits de sécurité
Dans son « bilan à mi-parcours du Programme pour la sécurité routière 2011-2020 », le ministère fédéral allemand des Transports et des Infrastructures numériques a également considéré l’optimisation de la gestion de la sécurité en matière d’infrastructures routières comme l’une de ses missions majeures à accomplir au cours des prochaines années. D’après les informations du ministère, ce sont principalement les routes départementales du réseau routier existant qui présentent un retard à combler. En effet, celles-ci ont fait l’objet d’une planification et d’une construction en fonction de réglementations techniques autrefois actuelles, mais désormais obsolètes. Par conséquent, les routes départementales « ayant évolué au fil du temps » suivent souvent le parcours d’anciens chemins et ne satisfont incontestablement plus aux exigences d’un tracé « moderne ». C’est la raison pour laquelle une identification ciblée des déficits qui entraînent une erreur d’appréciation, puis des comportements inappropriés revêt une importance considérable.
Par ailleurs, il est en revanche nécessaire d’accomplir les missions suivantes : utiliser de façon systématique les instruments disponibles, tels que les contrôles réguliers des équipements routiers à l’échelle régionale afin d’identifier des potentiels de sécurité, poursuivre la consolidation et l’optimisation du travail réalisé par les commissions des accidents et concevoir également de nouveaux outils qui permettent de procéder à une identification systématique des déficits de sécurité et de prendre en compte les facteurs humains. En outre, ces actions doivent impérativement intégrer l’élaboration de réglementations techniques relatives à un audit ponctuel de sécurité routière. L’objectif doit consister à identifier et à éliminer avec efficacité les défauts des infrastructures routières (marquage des bords de routes, signalisation, dispositif de protection, tracé, etc.) en déployant des efforts raisonnables.