Mesures de protection et recommandations

25 avr. 2019 Facteur Humain
Afin de réduire le risque d’accidents, la loi allemande exige que les enfants à vélo roulent sur le trottoir jusqu’à l’âge de 8 ans. Jusqu’à la fin de leur dixième année, ils n’y sont plus contraints mais peuvent encore le faire. Par la suite, les enfants doivent utiliser les pistes cyclables ou la route comme les adultes. C’est à ce moment au plus tard que le vélo utilisé doit être conforme aux prescriptions applicables du code de la route. Une autre mesure de sécurité essentielle est indéniablement le port du casque. Selon diverses enquêtes menées en Allemagne, 76 % des enfants de 6 à 10 ans portent un casque. Dans la tranche d’âge des 10-16 ans, le pourcentage tombe à 29 %. Outre-Rhin, le port du casque obligatoire fait depuis longtemps débat. Jusqu’à présent, ses partisans n’ont toujours pas réussi à obtenir gain de cause. Même pour les enfants, il n’y a que des recommandations, pas d’obligation.
Les formations à la pratique du vélo sont un bon moyen pour améliorer la sécurité des petits cyclistes, auxquels elles apportent aussi un plus grand sentiment de sécurité. C’est lorsqu’elles sont menées en situation de circulation réelle que ces formations sont les plus efficaces. Mais un espace protégé, comme par exemple une cour d’école, est aussi adapté pour exercer ses capacités motrices. En Allemagne, les enfants suivent généralement une formation à la pratique du vélo en 4e classe (c’est-à-dire à l’âge de 10 ans environ). Il y a une partie théorique (apprentissage des règles de circulation) mais aussi des exercices pratiques qui se déroulent en général sur un parcours sécurisé. Un examen atteste ensuite de l’assimilation des connaissances transmises pendant la formation.
Le Conseil allemand de la sécurité routière (DVR) recommande aux parents d’attendre que leur enfant ait suivi la formation et réussi le test pour le laisser faire du vélo seul sur le chemin de l’école ou pendant son temps libre. De nombreuses écoles allemandes ont édicté des règles concrètes concernant les conditions dans lesquelles les enfants sont autorisés à venir à l’école à vélo. Dans tous les cas, il faut commencer par accompagner l’enfant sur des trajets « tests » afin d’améliorer sa sécurité motrice, de lui montrer le chemin et de lui expliquer quelles sont les zones à risque. En effet, plus l’enfant est habitué à faire du vélo, plus il se sent en sécurité.
Outre ces mesures de protection personnelles, les infrastructures (organisation du trafic) jouent aussi un rôle essentiel dans l’amélioration de la sécurité objective et du sentiment de sécurité de l’enfant. En fin de compte, c'est de tous ces facteurs que dépend la possibilité ou non d'avoir recours au vélo comme mode de locomotion alternatif. Pour un petit en âge d’aller à l’école, le vélo n’est un mode de transport adapté que si l’enfant a conscience, pour en avoir fait l'expérience, qu'il est traité comme un usager de la route à part entière lorsqu’il est à vélo.

Parents, montrez l’exemple

La psychologie de l’apprentissage montre que ce dernier passe principalement par l’observation et que les enfants calquent leur comportement sur celui des autres. Selon la théorie de l’apprentissage par l'exemple émise par Albert Banduras, le processus d’apprentissage est favorisé par un lien émotionnel ou une similarité entre le modèle et l’observant, un statut de supériorité du modèle, les chances de réussite et les conséquences positives potentielles de l’adoption du comportement observé.
Si l’on applique cette théorie à la circulation routière et à son apprentissage par les enfants, il est clair que l’exemple donné par les parents est d’une importance capitale. C’est surtout le cas jusqu’à 12-14 ans, âge minimum à partir duquel on peut estimer que toutes les aptitudes et capacités nécessaires pour participer à la circulation routière sont suffisamment développées chez l’enfant. En raison de leur lien très fort avec leur enfant, les parents sont prédestinés à jouer le rôle de modèles. C’est aussi le sentiment des enfants, qui citent principalement leurs parents comme exemples. Les parents sont tout à fait conscients de ce rôle et respectent beaucoup plus les règles de circulation quand ils sont en présence de leurs enfants que quand ils sont seuls. Mais malgré des efforts notables, ils ne parviennent pas toujours à montrer le bon exemple en permanence. Pourquoi ? Tous les parents ne réussissent pas à analyser leurs automatismes comportementaux d’un oeil critique. Ils ne se rendent pas forcément compte qu’ils enseignent (inconsciemment) des comportements inadéquats ou dangereux à leurs enfants. C’est pourquoi les institutions de sociabilisation (écoles maternelles et primaires) sont indispensables pour transmettre objectivement aux enfants un savoir théorique et pratique qui leur permettra de participer à la circulation routière de manière responsable et sûre.
En ce qui concerne le port du casque, l’écart entre le rôle de modèle des parents et leur comportement réel est considérable. Selon l’organisme de sécurité routière allemand (Deutsche Verkehrswacht), trois enfants sur quatre portent un casque... contre seule- ment un adulte sur six. Les raisons à cela sont souvent très banales (les gens évoquent notamment des questions de style) et ne sont en aucun cas liées au risque de blessure ou d’accident élevé. Pourtant, l’influence des parents quant au port du casque est extrêmement importante. C’est la mesure de sécurité routière qui dépend le plus fortement de l'exemple donné aux enfants par leurs parents. En voyant son père et sa mère porter systématiquement un casque, l’enfant sera plus disposé à le faire aussi. Par ailleurs, inviter l’enfant à choisir lui-même un casque qui lui plaît est un excellent moyen de le motiver à le porter sans discuter.